L'art de l'HDR

Réussir l’habilitation à diriger des recherches en sciences sociales Si le doctorant en sciences sociales dispose d’ores et déjà d’une large gamme d’ouvrages destinés à le guider dans le marathon que constitue la rédaction d’une thèse de doctorat, le candidat à l’HDR est toujours dépourvu, en 2011, de bréviaire dans lequel puiser une vision pertinente, originale, synthétique, claire et utile des contraintes de l’exercice de l’HDR.

Cet ouvrage ne prétend nullement imposer de manière normative un modèle de mémoire HDR que l’hétérogénéité des pratiques universitaires en sciences sociales rendrait totalement illusoire. La première partie analyse l’esprit et la lettre de l’HDR en sciences sociales, aide le candidat à choisir l’école doctorale la mieux adaptée à son tempérament et à ses méthodes de travail et l’oriente dans le maquis des démarches nécessaires.

La difficulté centrale de l’HDR se situe dans l’élaboration du mémoire (ou synthèse). C’est pourquoi la seconde partie de cet organon propose des conseils pour sa rédaction, une méthode pour l’ordonner en suggérant plusieurs angles de présentation du travail de recherche du candidat. Un mémoire-HDR autorise en effet différents niveaux de lecture, biographique, mais aussi épistémologique.

La reproduction d’un mémoire d’HDR soutenu récemment en sciences sociales illustre cette approche.

Mais l’HDR n’est pas seulement un diplôme : c’est également un travail réflexif dont le candidat tirera le plus grand profit s’il en accepte le jeu et l’enjeu. Non seulement en regardant en arrière mais aussi et surtout en jetant les bases de ses futures recherches et en prenant le temps de méditer sur ses propres présupposés épistémologiques et sur sa propre démarche méthodologique.

Éric PICHET, HEC, Docteur et HDR (sciences de gestion), est chercheur-associé au LAREFI de Bordeaux IV et professeur d’économie à BEM (Bordeaux Management School) dont il dirige le 3e cycle (mastère spécialisé) en gestion de patrimoine et immobilier. Ses recherches sont centrées sur la gouvernance des sociétés cotées, mais aussi des États (par le biais notamment de la politique fiscale), sur l’épistémologie des sciences sociales, et sur le nouvel environnement économique et institutionnel des entreprises après la Crise de 2007-2010. Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages, encadre des doctorants en sciences de gestion et en économie et participe régulièrement à des jurys de thèse de doctorat en sciences sociales.